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Un rapport du Sénat français met en garde contre la menace croissante de pollution par les débris spatiaux

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Lu il y a 5 minutes


Le Sénat français a récemment publié un rapport mettant en lumière le problème croissant de la pollution des satellites et des débris spatiaux.

Rédigé par le député Jean-Luc Fugit et le sénateur Ludovic Haye, ce rapport illustre la prise de conscience croissante de cette problématique. Le rapport souligne que ces dernières années, le nombre de lancements, notamment en orbite basse, s’est accru, ce qui a mis en lumière le problème des débris spatiaux. En 2003, seuls 540 satellites étaient en service dans l’espace, contre 900 en 2013 et 8 700 aujourd’hui.

Cette prolifération de satellites, et notamment le nombre toujours croissant de constellations, multiplie les risques de collision. Ce risque est aggravé par les essais de destruction de satellites par explosifs menés par certains pays, dont la Chine et la Russie, qui créent des milliers de nouveaux débris spatiaux. Les scientifiques craignent un scénario de réaction en chaîne, où les collisions s’enchaînent et créent de plus en plus de débris dans un cercle vicieux. Cette hypothèse a été formulée par le scientifique de la NASA Donald J. Kessler et est désormais connue sous le nom de syndrome de Kessler. Jusqu’à présent, cela ne s’est pas produit.

Outre le risque de collision, la pollution spatiale entraîne également d’autres problèmes, comme la perturbation des observations astronomiques. Pour l’astronomie optique, qui repose sur l’utilisation de rayons ultraviolets à infrarouges, le principal problème réside dans la réflexion de la lumière solaire par les satellites. Cela provoque des bandes visibles sur les images, endommage les capteurs et entraîne des erreurs d’interprétation. En radioastronomie, les émissions radio intentionnelles ou accidentelles des satellites perturbent la qualité du signal. Certaines entreprises ont pris des mesures, comme Starlink, qui a choisi une peinture moins réfléchissante sur ses constellations de satellites et s’efforce d’éteindre ses satellites lorsqu’ils se trouvent au-dessus des radiotélescopes des principaux observatoires.

Plusieurs organismes surveillent les débris, comme le programme européen Space Situational Awareness. Mais le plus important est Space Track, géré par l’armée américaine. Il est en partie public depuis la collision de 2009 entre Kosmos 2251 et Iridium 33 et recense plus de 28 000 objets de plus de 10 cm. De plus, les objets en orbite basse finissent par retomber sur Terre sous l’effet de la décélération induite par l’atmosphère, et entre 10 et 40 % de leur masse survit à la rentrée. Même si le risque de collision avec un individu est faible, il existe, car la prolifération des constellations augmente les chances de collision avec un humain. Cela ne fait qu’aggraver les conséquences environnementales de la rentrée atmosphérique, la plupart des satellites finissant dans l’océan Pacifique.

Le rapport montre que les débris spatiaux proviennent de diverses sources :

– Les engins spatiaux hors service, comme les satellites qui ne sont plus opérationnels. Ces satellites ont une durée de vie moyenne d’environ 15 ans, principalement en raison de leur exposition aux radiations dans l’espace.

– Étages inutilisés des fusées utilisées pour lancer des satellites en orbite.

– Objets abandonnés dans l’espace lors de missions, tels que les débris largués par les navettes spatiales, les petits fragments résultant de collisions, d’explosions ou de dégradations de satellites actifs, ainsi que les débris de plus grande taille.

Selon leur taille, et donc leur capacité de destruction, ces débris sont soumis à différents niveaux de surveillance. Les débris de plus de 10 cm sont surveillés en orbite basse et en orbite géostationnaire, tandis que les débris entre 1 et 10 cm, parfois qualifiés de « débris mortels », sont suffisamment gros pour causer des dégâts importants mais trop petits pour être surveillés. Les débris de moins de 1 cm sont généralement trop petits pour détruire un satellite. Le rapport propose plusieurs solutions pour remédier à ce problème. Par exemple, des boucliers en kevlar ou en mousse métallique devant les parties fragiles du satellite. Ou encore l’utilisation de l’intelligence artificielle pour calculer les trajectoires et éviter les collisions.

Mais les politiques les plus efficaces sont celles qui impliquent directement des décisions humaines, comme l’amélioration des données de suivi, l’interdiction des essais de destruction de satellites, le retrait des débris les plus dangereux et l’autorisation du lancement uniquement pour des solutions durables de fin de mission.

Écrit par ADIT – Le Bulletin et réédité avec permission.



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