Les forces armées tunisiennes modernisent leur principale zone d’entraînement à Ben Ghilouf avec le soutien des États-Unis.
Les travaux de modernisation en sont à leur troisième phase. Ils prévoient la construction d’une nouvelle zone de survie, comprenant sept baraquements pouvant accueillir 630 personnes et deux réfectoires pouvant accueillir 430 personnes à la fois.
Les premières étapes de la rénovation comprenaient la modernisation d’un champ de tir, d’une nouvelle tour d’observation, d’un auvent pour les briefings tactiques et d’une zone d’atterrissage pour hélicoptères. Un nouveau centre d’opérations du champ de tir est conçu pour améliorer la coordination et la gestion des exercices militaires. Les prochaines améliorations comprendront davantage de casernes et une zone de combat urbain. Ces améliorations sont destinées à améliorer les conditions de vie des troupes en mission d’entraînement prolongée. La marine américaine soutient le projet en effectuant des travaux de construction.
Ben Ghilouf est la principale base d’exercices militaires tunisiens et a accueilli des événements multinationaux. En février, des responsables américains et tunisiens se sont rencontrés à Tunis pour passer en revue les partenariats de longue date entre les deux pays en matière de défense et de sécurité, notamment la lutte contre les menaces terroristes et les domaines de coopération future.
« Depuis le début de leur existence en tant que pays indépendant, les États-Unis ont entretenu avec la Tunisie une amitié étroite et des liens diplomatiques solides », a déclaré l’ambassadeur américain en Tunisie, Joey Hood. « Les avantages de plus de deux siècles de coopération américano-tunisienne sont évidents lorsque l’on examine nos partenariats en matière de sécurité militaire, qui ont connu une croissance considérable au cours de la dernière décennie, la Tunisie étant devenue un fournisseur régional d’expertise en matière de sécurité, notamment par le biais de son soutien aux opérations de maintien de la paix de l’ONU. »
Les forces militaires tunisiennes ont été très présentes en 2024, l’Association des forces aériennes africaines ayant organisé le Symposium des chefs d’état-major de l’air africain 2024 à Tunis, à partir de fin février. Au cours du symposium, les chefs d’état-major de l’air ont visité certaines des installations d’entraînement tunisiennes, notamment les bases aériennes d’El Aouina, de Sfax et de Gabès. Lors de la visite de Gabès, ils ont visité le polygone de Ben Ghilouf.
En mai, le commandement américain pour l’Afrique a lancé son plus grand exercice annuel combiné, African Lion, en Tunisie. L’exercice a réuni 8 000 militaires de plus de 27 pays et comprenait des entraînements au Ghana, au Maroc, au Sénégal et en Tunisie.
Les soldats de la zone d’entraînement de Ben Ghilouf ont effectué des exercices de tir réel, notamment des exercices de tir au mortier avec des troupes américaines et un système de roquettes d’artillerie à haute mobilité, une première pour la Tunisie. Le système est un lance-roquettes multiples léger monté sur un châssis de camion transportant six roquettes.
Les exercices de tirs réels interarmes ont démontré l’efficacité d’un entraînement intense dans des conditions de chaleur extrême et de désert difficiles, mettant l’accent sur la coopération des forces interarmées et multinationales. Lors du dernier événement d’African Lion en Tunisie, les forces alliées ont identifié des véhicules 4×4 « ennemis » et une arme de défense aérienne. Les participants ont engagé et neutralisé les menaces.
La Tunisie, pays le plus septentrional d’Afrique, s’est engagée à jouer un rôle plus important dans la sécurité régionale en Afrique du Nord et dans la région méditerranéenne. Les menaces à la sécurité comprennent l’instabilité politique dans la Libye voisine, l’immigration clandestine et le terrorisme.
Les menaces sécuritaires ont forcé la Tunisie à moderniser son budget militaire, ses armes, ses capacités institutionnelles et son influence politique au fil des ans, selon une étude du Carnegie Endowment for International Peace.
Aujourd’hui, plus de 150 000 militaires d’active servent dans ses forces armées.
Écrit par Forum de défense de l’Afrique et réédité avec autorisation. L’article original peut être trouvé ici.
