Les Zimbabwéens semblent dominer le marché lorsqu’il s’agit d’acheminer des marchandises illégales, qu’il s’agisse de drogue ou de contrebande, vers l’Afrique du Sud.
La preuve en est fournie par la Division des opérations conjointes de la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF) dans les statistiques de mai concernant la mission de protection des frontières nationales – Opération Corona.
Plus de 6 millions de rands de contrebande non précisée, généralement des cigarettes, de l’alcool, des produits pharmaceutiques, des vêtements et des chaussures de contrefaçon, ont été confisqués par des soldats patrouillant sur les 225 km de frontière entre l’Afrique du Sud et le Zimbabwe, dans la province du Limpopo.
La frontière entre l’Afrique du Sud et le Mozambique, longue de 496 km et jouxtant les frontières du KwaZulu-Natal et du Mpumalanga, a fourni aux soldats affectés à la protection des frontières une cargaison de drogue de 2,8 millions de rands. Comme c’est devenu le cas des SOP (procédures opérationnelles standard) avec les rapports Joint Ops, les quantités et les types de stupéfiants ne sont pas spécifiés, le dagga étant généralement le plus gros contributeur en volume.
De la drogue a également été confisquée à des trafiquants basotho (5 000 rands) et zimbabwéens (11 208 rands) en mai.
L’arrivée du temps plus froid dans la région de l’Afrique australe ne semble pas avoir affecté le flux d’immigrants illégaux vers l’Afrique du Sud. En avril, 461 ressortissants étrangers ont été empêchés par des soldats de poursuivre leur voyage illégal vers le cœur économique de l’Afrique du Sud à la recherche d’une vie meilleure. C’est 286 de moins que les 747 accostés par les soldats en mai, dont une large majorité – 408 – de Zimbabwéens. Viennent ensuite les Mozambicains (153), suivis du même nombre de Basotho accédant à l’Afrique du Sud via les provinces du Cap oriental et de l’État libre.
Un certain nombre de partis politiques en lice lors des récentes élections nationales et provinciales ont accordé la priorité à la protection des frontières dans leurs programmes.
L’un d’entre eux était l’Alliance patriotique de Gayton McKenzie, qui maintenait « une armée élargie » pour sécuriser les frontières sud-africaines et « empêcher l’infiltration constante de migrants illégaux expulsés qui rentrent simplement dans le pays ».
Dans son manifeste, le Freedom Front Plus (FF+) de Pieter Groenewald souhaite que « l’intégrité des frontières soit restaurée ». En guise d’explication, le document note : « Les frontières « douces » entraînent un afflux de personnes lorsque la pression économique augmente ailleurs en Afrique. Cela signifie également que les biens nationaux, comme la corne de rhinocéros, et les biens étrangers, comme les armes à feu et les drogues, peuvent traverser nos frontières. Cela permet également aux commerçants impitoyables d’éviter plus facilement les droits de douane et les prélèvements mis en place pour protéger l’économie locale ».
Le manifeste du Parti de la liberté Inkatha (IFP) considère que « l’incapacité de l’État à gérer les migrations » est une crise nationale. Les immigrants illégaux, selon le parti dont le siège est au KwaZulu-Natal, sont des contrevenants qui représentent « une menace pour la sûreté et la sécurité de l’État ».
L’Alliance démocratique ne mentionne pas la sécurité des frontières dans son manifeste, tandis que l’ANC vise à améliorer la sécurité des frontières grâce à ses approches générales de lutte contre la criminalité. Le parti au pouvoir vise également à implanter les centres de réfugiés et d’asile à proximité des postes frontières, à réglementer l’emploi des travailleurs étrangers conformément à la politique nationale de migration de main-d’œuvre, à donner la préférence aux demandeurs d’emploi sud-africains et à lutter contre l’emploi et l’exploitation des personnes sans papiers ; simplifier les demandes de visa ; et utiliser la technologie pour moderniser les systèmes afin de prévenir la fraude et les faux documents.