Une tentative légale d’accès aux archives de la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF) sur la bataille de Bangui de mars 2013 par l’auteur et journaliste sud-africain Warren Thompson a été approuvée par la Haute Cour du Cap.
Thompson, qui a écrit « La bataille de Bangui, l’histoire intérieure du pire scandale militaire d’Afrique du Sud depuis l’apartheid », avec James Oatway et Stephan Hofstatter, a choisi la voie judiciaire lorsqu’on lui a refusé l’accès aux archives militaires de l’événement qui a vu 15 Des soldats sud-africains tués alors qu’ils défendaient des positions dans et autour de la capitale de la République centrafricaine (RCA).
Il voulait les rapports de déploiement qui faisaient partie de la documentation des commissions d’enquête (BOI). Trois commissions d’enquête ont été menées en 2013 et 2014.
Un jugement de 17 pages rendu par le juge Nobahle Mangcu-Lockwood le 21 mai a déclaré qu’il n’était pas approprié que le dossier soit retenu car il fournit des informations pertinentes sur la manière dont la bataille s’est déroulée, notamment sur les circonstances dans lesquelles des vies et du matériel ont été perdus.
Certains détails, notamment les dossiers médicaux des soldats, les autopsies et les photographies des blessés et des défunts, ne seront pas divulgués.
Le jugement de mai fait suite à un jugement antérieur de février dans lequel Mangcu-Lockhwood avait eu accès à des copies expurgées de documents soumis aux trois CE traitant de l’événement en RCA, afin d’avoir un « aperçu judiciaire » avant de décider d’accorder ou non la promotion de Thompson. de la Loi sur l’accès à l’information (PAIA).
Ces documents ont été remis au tribunal, le président du tribunal demandant ensuite aux intimés (l’agent d’information : ministère de la Défense et des anciens combattants et le ministre de la Défense et des anciens combattants, à l’époque Nosiviwe Mapisa-Nqakula) d’expliquer pourquoi les informations relatives aux blessés les soldats sont classés comme « privés et personnels », alors qu’il n’en va pas de même pour les soldats morts. Pretoria News a rapporté que cela était « dénué de logique et de justification », ajoutant qu’il n’y avait « toujours aucune explication de la part de la SANDF pour cette distinction ».
Le jugement Mangcu-Lockwood indique en outre qu’il est « d’importance publique » que les documents – hormis les détails qu’elle a ordonné de ne pas divulguer – soient remis avec les expurgations spécifiées par elle qui « ne rendront pas le dossier inintelligible ou n’affecteront pas la qualité de son contenu ». divulgation ».
Son jugement précise en outre : « il ne fait par ailleurs aucun doute que l’objet de cette demande revêt une importance nationale et un intérêt public importants. Je ne peux rien faire de mieux que de faire référence à la séance d’information parlementaire de la ministre dans laquelle elle a cherché à clarifier les circonstances dans lesquelles les soldats ont perdu la vie au cours de la bataille, un événement qu’elle a qualifié de « plus grand [loss] dans le SANDF post-apartheid », et à propos duquel il y a eu « une réaction de choc et d’inquiétude considérable ». C’est à cet égard qu’elle a déclaré ce qui suit : « Permettez-moi d’assurer à tous notre peuple que, pour nous en tant que gouvernement démocratique, il est absolument essentiel que chaque Sud-Africain ait l’espace nécessaire pour exiger des comptes et que le gouvernement fournisse des réponses. qui garantissent une telle responsabilité’».
Mangcu-Lockwood a annulé la décision d’octobre 2019 de refuser la demande PAIA de Thompson et a ordonné aux défendeurs de fournir au demandeur les informations demandées dans la demande PAIA dans les dix jours suivant la date de son ordonnance, « sauf que le dossier fourni au demandeur peut être expurgé dans la mesure où il contient les éléments suivants : i. Les dossiers médicaux, autopsies et photographies des soldats décédés et blessés ; ii. Descriptions du matériel militaire et de communication utilisé et perdu au cours de la bataille.
Thompson, rapporte le Pretoria News, a déclaré qu’il restait encore de nombreuses questions sans réponse concernant la bataille et que les familles des défunts n’avaient jamais obtenu de réponses. Cela signifie que personne n’a été tenu pour responsable de la catastrophe.
L’Afrique du Sud et la République centrafricaine ont conclu un accord de coopération en 2006. En 2007, la SANDF a formalisé sa coopération en matière de défense avec les forces armées de la République centrafricaine par le biais d’un protocole d’accord. Cet accord, renouvelé le 31 décembre 2012, autorisait le déploiement de 85 membres de la SANDF et couvrait la formation des forces armées centrafricaines et la protection du président centrafricain. L’Afrique du Sud contribuerait également à la mise en œuvre du désarmement, de la démobilisation, de la réintégration et de la réforme du secteur de la sécurité.
En janvier 2013, la SANDF a envoyé 200 soldats supplémentaires en RCA après qu’une coalition de groupes rebelles sous le nom de Séléka ait repris les combats fin 2012, le président François Bozizé ayant demandé une aide internationale pour aider à la rébellion. Entre le 22 et le 24 mars 2013, les rebelles de la Séléka ont affronté les troupes sud-africaines alors que les rebelles marchaient vers la capitale Bangui, sans contrôle de l’Union africaine, des forces tchadiennes et françaises. Les troupes sud-africaines ont été prises dans une embuscade, mais s’en sont bien tirées, tuant ou blessant environ 700 combattants rebelles, entraînant la perte de 13 soldats de la SANDF (deux sont morts plus tard des suites de leurs blessures).
L’opération Vimbezela, l’assistance militaire des Forces de défense nationale sud-africaines au pays, a pris fin en 2013 après le renversement de Bozizé par les rebelles de la Séléka. À cette époque, la SANDF avait formé 1 181 soldats. Sur cinq ans, Vimbezela a coûté plus de 246 millions de rands ; 4,5 millions de rands d’équipement ont été perdus ou radiés après la bataille de Bangui.