Crédit photo, AFP – Légende image, L’insécurité inquiète les humanitaires en Guinée
Une délégation allait sensibiliser contre Ebola dans le sud de la Guinée. Tous ont été tués.
Lundi dernier, cette délégation se rendait à Womey, dans le sud de la Guinée, pour sensibiliser la population contre la fièvre hémorragique Ebola, lorsqu’elle a été prise pour cible par des villageois.
Jeudi, les corps ont été retrouvés dans le village de Womey, près de N’zérékoré dans le sud du pays.
Plusieurs corps ont été exhumés d’une fosse commune tandis que d’autres ont été retrouvés dans la brousse.
D’après le ministre guinéen de la communication, Alhoussein Kaké Makanéra, les corps ont été formellement identifiés.
Violences
Le premier ministre Guinéen, Mohamed Saïd Fofana, a qualifié ces meurtres « d’actes de cruauté ignobles ».
Il a promis des sanctions exemplaires.
Une enquête a été ouverte et six personnes ont déjà été arrêtées alors que la plupart des habitants ont déserté le village.
Ces violences contre les équipes médicales sont devenues récurrentes en Guinée.
En juillet dernier, des membres des autorités locales avaient été maltraitées par des jeunes.
En août, des véhicules et des locaux appartenant à des représentants humanitaires avaient été endommagés à N’zérékoré.
Une frange de la population doute encore de l’existence du virus Ebola, une maladie considérée comme une « invention de l’Occident », d’après l’anthropologue sénégalais Sylvain Faye.
Ce dernier est engagé avec l’OMS contre l’épidémie de fièvre hémorragique en Afrique de l’Ouest.
Cette hostilité envers les humanitaires et le corps médical traduit aussi les tensions socio-politiques qui traversent la Guinée.